L

Les pesticides sont inutiles et dangereux, selon l’ONU

L’usage des pesticides dans l’agriculture à travers le monde a augmenté ces dernières années, alors qu’ils ne sont pas nécessaires et même dangereux. C’est la conclusion d’un rapport remis au début du mois par des experts au conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Le «mythe» distillé par les industriels

Un texte qui vient s’opposer aux dires des grands groupes industriels, Monsanto en tête, qui assurent que les pesticides sont indispensables pour l’essor de l’agriculture et à terme l’abolition de la faim dans le monde. «C’est un mythe. L’utilisation de plus en plus de pesticides n’a rien à voir avec la réduction de la faim. (…) Les entreprises ne travaillent pas pour (sa) réduction (…), elles travaillent pour une croissance de l’activité agricole à grande échelle», tacle le rapport, cité par Libération.

Pour les auteurs, Hilal Elver et Baskut Tuncak, l’inutilité s’ajoute au danger pour l’homme, d’autant plus dans les pays en développement: «Un lien (existe) entre une exposition régulière aux pesticides et la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, les troubles endocriniens, les troubles du développement et la stérilité. Les pesticides peuvent aussi avoir de nombreuses répercussions sur le plan neurologique, comme des pertes de mémoire, un manque de coordination ainsi qu’une acuité visuelle et des habiletés motrices réduites. L’asthme, les allergies et l’hypersensibilité en sont d’autres effets possibles».

Danger à tous les niveaux

Danger également pour l’environnement: «L’usage excessif et abusif de pesticides entraîne une contamination des sols et des ressources en eau dans l’espace environnant, ce qui entraîne une réduction de la biodiversité, la destruction de populations d’insectes bénéfiques qui sont les ennemis naturels des ravageurs et une baisse de la valeur nutritionnelle des aliments».

Les auteurs du rapport préconisent ainsi la signature d’un traité mondial – contraignant – sur la réglementation des pesticides dangereux et la promotion de l’agroécologie et de «solutions qui ne reposent pas sur l’utilisation de produits chimiques». Afin d’y parvenir, l’information et la mobilisation de l’opinion publique est indispensable afin «de remettre en cause les politiques agricoles, les systèmes commerciaux et l’influence exercée par les entreprises sur les politiques publiques».

CategoriesPlanète
Corentin Chauvel

Co-fondateur de Bom Dia Brésil, magazine spécialisé sur le plus grand État d’Amérique latine.