C

Catherine Hélayel : « C’est la réalité de la souffrance animale qui est extrême »

unnamed

Avec Yes Vegan ! Un choix de vie, qui est version revue et augmentée de Vegan! Le choix de la vie, l’avocate Catherine Hélayel propose un plaidoyer qui dépeint les souffrances commises sur les animaux et qui nous renvoie à notre propre humanité. Vegemag l’a rencontré…

Qu’est-ce que vous a poussé à devenir végane?

Je suis d’abord passée par le végétarisme avant de devenir végane. Lorsque j’ai commencé à cesser de consommer de la viande et du poisson, c’était beaucoup plus difficile qu’aujourd’hui pour s’informer car Internet n’existait pas. J’ai ainsi vécu de nombreuses années avec des idées fausses sur les vaches laitières, les poules pondeuses…

Mais une fois que j’ai su ce qui se cachait derrière la consommation d’oeufs ou de produits laitiers, c’est à dire la même souffrance que derrière un steak, cela a été assez rapide.

Pour moi il n’y a pas d’alternative au véganisme. Ce mode de vie s’impose aujourd’hui comme une évidence. C’est un remède aux souffrances animales et humaines, causées par l’homme.

En quoi ce mode de vie vous parait-il le plus adapté pour défendre les animaux?

Être végane c’est la manière la plus efficace et cohérente de défendre les animaux, tous les animaux. Pourquoi défendre les chats et les chiens, tout en continuant de manger les autres animaux, tout aussi sensibles et intelligents? C’est impossible et incohérent pour moi.

Où se situe votre livre entre les best-sellers « No Steak » d’Aymeric Caron ou « Plaidoyer pour les animaux » de Matthieu Ricard?

Mon livre va plus loin que « No Steak » d’Aymeric Caron qui même s’il aborde le véganisme dans un chapitre, axe surtout son livre sur la consommation de chair animale, et plus particulièrement celle provenant d’animaux terrestres, « la viande ».

Avec « Plaidoyer pour les animaux », Matthieu Ricard a une approche qui est déjà plus proche de la mienne. Nos ouvrages sont complémentaires.

Plus il y aura de livres et d’approches diverses parlant de la réalité de la souffrance animale, mieux cela sera pour tous les êtres sensibles, humains y compris. Avec mon livre j’apporte ma petite pierre à l’édifice.

una1

Vous expliquez donner de la nourriture végétale à vos chiens et chats. Comment expliquer cette démarche?

Les animaux qui vivent avec moi proviennent de sauvetage. Connaissez–vous beaucoup d’animaux domestiques qui choisissent leur nourriture? La plupart sont nourris avec de la nourriture industrielle qui contient davantage de déchet que de véritable chair animale. On ne leur demande par leur avis non plus.

Une nourriture végétalienne et bio est certainement plus saine qu’une nourriture industrielle. Ce qui importe, c’est qu’ils puissent vivre en bonne santé.

De plus, comment accepter, lorsqu’on est végane et donc anti-spéciste, que des milliers d’animaux soient élevés et tués pour nourrir ceux qui vivent avec nous? Personne ne leur a demandé s’ils voulaient naître pour ensuite être massacré pour servir de nourriture pour des chiens ou des chats.

Je refuse de participer au massacre de quelque manière que ce soit. Je ne vais donc pas y participer pour mes chiens et chats alors même qu’il existe une nourriture sans protéine animale adaptée à leurs besoins nutritionnels et qui leur permet de vivre normalement.

Cyril Aouizerate, Patron de MOB, se dit effrayé par les « discours agressifs » de certains militants vegans, qui font passer les végés pour des « débiles ». Qu’en pensez-vous?

Je suis en partie d’accord avec lui. Je ne supporte pas les discours agressifs et moralisateurs. Ils sont par ailleurs contre-productifs.

Ce qui importe est d’informer et de dénoncer de la manière la plus complète et objective possible. Sans relâche. Il n’en demeure pas moins que les véganes sont souvent traités d’extrémistes alors même que c’est la réalité de la souffrance animale qui est extrême. Il faudrait aussi le souligner.

Notre mode de vie et notre discours dérangent car ils remettent en cause un fonctionnement auquel on est attaché, les idées fausses ont la vie dure.

Moi, j’aime à dire que je suis une extrémiste… de la non-violence.

>> Une rencontre avec l’auteur est organisée le 7 décembre au Gentle Gourmet Café à Paris

>> Yes Vegan ! Un choix de vie, Editions l’Age d’Homme, 310 pages, 18 euros

vegan

CategoriesNon classé
Tags