Tout ça pour ça. C’est ainsi qu’a résumé L214 après les mesures prises par les Etats généraux de l’alimentation, qui se sont clôturés jeudi après cinq mois de discussions.
Des mesures concernant surtout agriculteurs et distributeurs
Pour l’association de défense des animaux, la «transformation des modèles de production pour mieux répondre aux attentes des consommateurs» et la promotion d’«une alimentation saine, sûre et durable», objectifs de ces Etats généraux, sont loin d’avoir été atteints.
Les mesures qui ont été prises et insérées au sein d’un futur projet de loi concernent surtout les relations commerciales entre agriculteurs et distributeurs: imposition aux distributeurs d’un seuil de revente à perte de 10% sur les denrées alimentaires, encadrement des promotions dans les grandes surfaces et refonte de la contractualisation qui tiendra compte des coûts de production.
Pour Nicolas Hulot non plus, «le compte n’y est pas»
«Ni la fin des systèmes d’élevage les plus intensifs et préjudiciables aux animaux, ni la nécessaire réduction de la part des protéines carnées dans l’alimentation n’ont été retenues», déplore ainsi L214 dans un communiqué. «La France restera un pays d’élevage industriel, parquant les animaux dans des élevages en batterie dont les images révélées au public font systématiquement scandale, et dont les conséquences désastreuses pour les animaux sont massivement dénoncées et réprouvées par l’ensemble de la société», ajoute-t-elle.
Ces Etats généraux ont également déçu leur propre instigateur, Nicolas Hulot, absent du discours final. «Le compte n’y est pas, ce n’était pas suffisamment conclusif et, donc, ce n’était pas pour moi le temps de conclure. Ce n’est pas un psychodrame, je considère que les conclusions ne sont pas à la hauteur de la qualité du travail extraordinaire et des propositions qui ont été faites dans les ateliers», a-t-il déclaré au Monde.