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Le Gange est désormais une personne morale

Mise à jour: une décision de justice, le 7 juillet 2017, a décidé de rompre pour le moment cette décision, déclarant que le fleuve ne peut pas être une «entité vivante».

Une première en Inde. Deux fleuves, le Gange et l’un de ses affluents, le Yamuna, ont les premières entités vivantes à recevoir, en mars dernier, le statut de personne morale de la part de la haute cour de l’État de l’Uttarakhand, dans le nord du pays.

Un modèle en Nouvelle-Zélande

Cette dernière a pris exemple sur une décision similaire récente du gouvernement néo-zélandais afin de protéger une rivière vénérée par les Maoris, explique le Guardian. Ce statut confère ainsi au Gange et au Yamuna les mêmes droits que des humains.

La raison? Mieux lutter contre les dommages environnementaux que ces deux fleuves sacrés de l’Inde subissent quotidiennement, notamment en termes de pollution, et qui augmentent à mesure que le pays se développe et s’industrialise. A lui seul, le Gange reçoit chaque jour le long de ses 2.500 kilomètres 1,5 milliard de litres d’eaux usées non traitées et 500.000 litres de déchets industriels. A certains endroits du Yamuna, il n’y a plus aucune vie aquatique tant l’eau est stagnante.

Un problème de gouvernance

L’épineux problème qui s’est immédiatement posé est que, de fait, tous ces rejets sont devenus instantanément illégaux puisque contrevenant à la «bonne santé» des fleuves. Mais pour les autorités judiciaires, il s’est agi avant tout d’une décision symbolique afin de mettre la pression sur le gouvernement indien afin qu’il agisse plus efficacement pour lutter contre la pollution du Gange et du Yamuna.

«Le gouvernement a tenté de les nettoyer en dépensant beaucoup d’argent, en installant beaucoup d’infrastructures et de technologie, mais ils ne font pas attention à leur gestion», a indiqué au Guardian Himanshu Thakkar, un ingénieur expert de la région. Par exemple, 22 stations d’épuration sont censées épargner le Yamuna à New Delhi, «mais aucune d’entre elles ne fonctionne (…) et nous ne connaissons pas la raison».

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Corentin Chauvel

Co-fondateur de Bom Dia Brésil, magazine spécialisé sur le plus grand État d’Amérique latine.