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Végétalienne, je travaille chez McDo

Marie* est une végétalienne comme une autre. Enfin presque. Car cette jeune femme travaille dans un McDonald’s situé en région parisienne. Une enseigne qui cristallise les critiques des défenseurs de la cause animale. Pour mieux comprendre sa situation, nous l’avons rencontré.

Comment tu es devenue végétalienne?

Je suis devenue végétarienne en 2010. Et l’année dernière, j’ai voulu aller plus loin dans ma démarche alors je suis devenue végétalienne. Je ne consomme aucun produit d’origine animale, et je refuse de porter des matières comme le cuir ou la laine. Je n’achète pas de marques testées sur les animaux et j’essaye de manger bio.

Et donc, tu travailles chez McDonald’s?

Oui. J’ai vécu une période très difficile en 2011 et 2012. Il me fallait absolument trouver une emploi. Un McDo a ouvert en face chez moi. J’y avais déjà travaillé avant d’être végétarienne, alors j’ai postulé. Je n’imaginais pas vraiment y rester. Mais j’ai évolué et aujourd’hui je suis devenue responsable.

Militer pour les droits des animaux et travailler chez McDonald’s, ce n’est pas paradoxal?

Je sais bien. C’est une entreprise qui propose de la viande mais aussi des produits très gras, sucrés, salés.

Cela ne m’enchante pas vraiment de voir les clients consommer tout ça. Mais j’apprécie aussi de voir Mcdo évoluer tout doucement. En tentant de proposer des produits bio, ou d’alléger certaines sauces. Après, il ne faut pas se mentir. L’enseigne ne changera jamais totalement.

Tu ne serais pas plus à ta place dans une enseigne plus proche de tes valeurs?

Bien sûr que je préfèrerais. Déjà que parfois c’est difficile de supporter l’ignorance et la fermeture d’esprit de mes collègues parfois, alors imaginez par rapport à mes convictions. C’est compliqué d’assumer mon poste. Pour beaucoup cela n’a aucun sens. Et je peux comprendre.

Tu n’as jamais pensé à démissionner?

Si, surtout dans les moments difficiles. Mais j’ai suffisamment eu de soucis pour ne pas prendre le risque de me remettre dans une situation périlleuse. Et je dois absolument continuer à travailler.

Les personnes qui vont lire ton interview risquent de te critiquer…

Je sais bien et je vois déjà venir. J’y suis plus ou moins habituée, sinon je n’aurais pas accepté de vous raconter mon histoire.

 

*Le prénom a été modifié à sa demande.

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Cédric Garrofé

Journaliste et fondateur de Vegemag, il s'intéresse à la cause animale depuis près de 15 ans. Il a remporté le Prix Suva des Médias en 2018 et un Online Journalism Awards en 2017 avec la rédaction du média «Le Temps».

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