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Le véganisme est plus qu’une question d’amour des animaux

Quand j’ai rencontré mon copain, il m’a avoué une nuit qu’il souhaiterait parfois que je ne sois pas végane.

Non pas parce qu’il était contre, mais parce qu’il pensait que ne pas pouvoir partager sa nourriture avec moi était un problème dans notre relation.

J’ai alors compris ce que voulait dire Jonathan Safran Foer dans son livre «Eating Animals». La nourriture a toujours été quelque chose de très social, qui rassemble les gens.

Pourquoi je suis végane

Malheureusement pour mon petit ami, il n’y avait aucune chance que je revienne en arrière.

Je lui ai alors simplement demandé: «Eh bien, sais-tu au moins pourquoi je suis végane?»

– Bien sûr, m’a-t-il répondu, c’est parce que tu aimes les animaux.

«Tu aimes les animaux», est quelque chose que j’entends souvent dans les conversations autour de mon véganisme.

J’ai grandi entouré d’animaux: poulets, chevaux, cochons, chiens, chats, rats, canards, et même un bébé écureuil qui avait été secouru par un refuge. Alors oui, j’ai toujours aimé les animaux pour leurs bizarreries, leur mollesse, leurs ridicules visages coupables quand ils se comportent mal, et pour leurs personnalités dynamiques et diverses.

Aimer les animaux et être végane sont des expériences très interconnectées, mais ce n’est pas mon amour des animaux qui m’a poussé à refuser les produits animaux dans ma vie.

Nous sommes nombreux à aimer les animaux

Quand j’imagine quelqu’un qui aime les animaux, je pense à mes amies de l’école primaire qui posaient des autocollants de chatons sur leurs cahiers.

Je pense aux lycéens qui prennent des selfies avec des chiots mignons sur la plage.

Je pense aussi aux personnes âgées qui font du bénévolat dans des refuges pour aider des chats ou des chiens.

Tous ces gens ne sont pas vegans, mais ils aiment pourtant sincèrement les animaux. C’est pourquoi je pense que l’on fait erreur quand on juge qu’on ne peut pas aimer les animaux si l’on continue à manger de la viande.

Il y a cependant une différence fondamentale entre ces gens et ceux qui font le choix du véganisme.

Je ne suis pas végane parce que j’aime les animaux, je suis végane parce que je ne me considère pas comme supérieure aux animaux.

En effet, comment pourrais-je être supérieure alors que je suis un animal moi-même?

Nous sommes aussi des animaux

Les humains ont tendance à se considérer comme au-dessus de toutes les autres espèces, en raison de leur intelligence.

Nous pensons que nous sommes les meilleurs, les plus sages, les plus intelligents. Mais la vérité est que nous partageons aussi cette planète avec des espèces qui se battent elles-aussi pour survivre. Et même si nous avons une intelligence plus complexe que d’autres animaux, cela ne signifie pas que nous avons plus de droits qu’eux.

Nous n’avons pas le droit de dominer, d’exploiter ou d’asservir d’autres espèces du simple fait qu’elles sont différentes de nous.

C’est d’ailleurs pour la même raison qu’il n’est pas acceptable d’accorder moins de valeur aux femmes ou de persécuter des personnes en raison de leurs origines ou de leurs religions.

L’empathie mène au véganisme

Je suis végane parce qu’en regardant les yeux d’un cochon sur le chemin de l’abattoir, je sens sincèrement et véritablement sa douleur.

Ce n’est pas parce que je suis naïve ou sensible, comme beaucoup le suggère, mais car je suis empathique, ce qui est d’ailleurs une belle qualité.

L’empathie nous permet de nous situer en nous mettant à la place des autres, notamment lorsque ceux-ci vivent une tragédie. Et nous devons toujours nous mettre à la place des victimes, c’est la meilleure chose à faire pour prendre des décisions morales, de juger ce qu’il est bon de faire.

C’est d’ailleurs lorsque l’humanité a fonctionné ainsi, qu’elle a évolué.

Une voie morale

Je voudrai ajouter une dernière chose. Nous ne pouvons pas personnellement aimer tous les humains sur cette planète, et je suis d’ailleurs certaine qu’il y en a beaucoup que nous n’aimerions même pas.

Pour autant, il ne sera jamais acceptable de leur nuire. Viol, esclavage, abus… tout cela n’est pas justiciable. Il en est de même pour les autres espèces.

Le véganisme nous ramène à notre humanité. Il supprime les codes barres, les étiquettes, attachés à ces espèces pour mieux comprendre leur histoire, et voir qu’elles sont aussi vivantes que nous.

Le veganisme n’est pas un clan réservé à des personnes ultra sensibles, qui ont des problèmes, ou qui mettent des autocollants de chatons sur leurs cahiers à l’école.

C’est un chemin que nous pouvons prendre lorsque nous développons notre empathie. En cela, il est surtout une voie morale.

Si nous refusons de soutenir l’exploitation des animaux, ce n’est pas parcequ’ils sont mignons, câlins ou stupides, mais parce qu’une différence entre les espèces ne devra jamais se traduire par une différence dans la façon dont nous devons les traiter.

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Caitlin A-C

Vegane et cofondatrice du site Earthix.org