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Louis de Funès, écologiste et jardinier bio

Monstre sacré du cinéma français, aux plus de 140 films, Louis de Funès (1914-1983) reste encore aujourd’hui l’un des acteurs comiques les plus populaires. En dehors des plateaux de tournage, l’homme développait un véritable amour pour la nature et sa défense.

«On ne joue pas impunément à l’apprenti sorcier avec l’univers»

«J’assiste, impuissant, à la détérioration irrémédiable de magnifiques rivières. Je prends, en voyant l’homme dégrader la nature, et les eaux particulièrement, de sacro-saintes colères qui n’ont rien de cinématographiques, croyez-moi! Si vous voulez mon avis, cette inquiétante situation, tant en eaux douces qu’en mer, finira par créer de graves déséquilibres: on ne joue pas impunément à l’apprenti sorcier avec l’univers», déclarait l’acteur à la revue Rustica en 1969.

Louis de Funès ne se revendiquait par pour autant militant écologiste, mais, reprenant les mots du commandant Cousteau, il estimait que «la nature, c’est la seule chose qui vaille la peine qu’on descende dans la rue», comme il le déclarait en 1971:

«Si c’était à refaire, je serais horticulteur»

Son amour de la nature se caractérisait par sa passion pour le jardinage. Modeste, il s’affirmait «un éternel étudiant» en la matière, lisant des livres en anglais sur le sujet. «Je me sens avant tout propriétaire d’un grand jardin dans lequel je peux faire pousser des fruits et des légumes en y apportant tout l’art et toute la science dont je suis capable. Si c’était à refaire, je serais horticulteur», témoignait-il encore à Rustica.

S’occuper de son jardin du château de Clermont, près de Nantes, lui apportait ainsi du calme comparé à la nervosité des plateaux de cinéma, comme il le racontait dans cette autre séquence de 1979:

«Il aimait cultiver ses roses et son potager»

Louis de Funès n’était ainsi pas du tout un mondain et préférait nettement ses plantes aux affres du show business. «Dans sa vie privée, Louis de Funès n’était pas très drôle. Et ses compagnons de cinéma, acteurs, producteurs, ne l’aimaient pas beaucoup, mais il avait le public avec lui. De Funès était très timide et surtout très économe. Après une journée de tournage, il n’allait pas faire la fête avec les autres, il aimait cultiver ses roses et son potager», soulignait au Figaro son biographe, Jean-Jacques Jelot-Blanc.

Un potager qu’il cultivait depuis 1970 de manière biologique, sans aucun engrais chimique ni herbicide ou pesticide, considérant une alimentation saine comme «très important». «Pour n’importe quelle surface, cela revient moins cher que les engrais chimiques», affirmait-il dans cet autre extrait, daté de 1972:

Cette alimentation saine lui était d’autant plus nécessaire que sa santé était fragile, victime de deux infarctus successifs en 1975 et 1976. Il a dû suivre ensuite un régime strict, sans café ni alcool notamment. Le combat contre la malbouffe était d’ailleurs le thème de l’un de ses derniers grands succès, L’Aile ou la cuisse (1976), dont il raconte les coulisses – et toujours son rapport à l’alimentation et à son jardin – à Michel Drucker au moment de sa sortie:

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Corentin Chauvel

Co-fondateur de Bom Dia Brésil, magazine spécialisé sur le plus grand État d’Amérique latine.

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