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Un couple indo-américain a fait renaître une forêt tropicale en Inde

«La reforestation, c’est juste du jardinage à grande échelle». Avec les mots de Pamela Gale, cela paraît simple, mais c’est un travail de titan que cette Américaine a accompli depuis 1991 avec son mari, l’Indien Anil Malhotra.

Acheter pour préserver

C’est donc il y a 26 ans que le couple, qui vivait déjà depuis 10 ans en Himalaya – Pamela Gale y était notamment professionnelle de santé, décide d’acheter une parcelle de terrain de 22 hectares défigurée par l’agriculture intensive de cardamome et de café dans les Ghats occidentaux, une chaîne de montagnes du sud-ouest de l’Inde. Leur objectif est simple, comme le raconte The National : acquérir ce terrain situé près d’un parc national dans le but de le protéger et financer ensuite sa préservation avec l’aide des communautés environnantes.

Au fur et à mesure que le couple a élargi le Sai Sanctuary, jusqu’à 120 hectares aujourd’hui, il a fallu négocier avec les habitants de la région, afin qu’ils n’y pratiquent plus l’élevage ou l’agriculture, ou encore qu’ils arrêtent le braconnage des animaux, dont les éléphants et les singes.

Des centaines d’espèces d’arbres, de plantes et d’animaux

Aujourd’hui, cette «arche de Noé» a retrouvé toute sa biodiversité avec des centaines d’arbres et de plantes indigènes ainsi que des espèces animales rares et menacées – loutres, civettes, écureuils, 300 espèces d’oiseaux, divers types de cerfs, singes et serpents, chiens sauvages, renards, chacals, léopards, éléphants d’Asie ou encore tigres du Bengale. La plupart de ces espèces de la flore et la faune ne se trouvent nulle part ailleurs sur la planète, selon le Sai Sanctuary.

Afin de poursuivre son financement, Pamela Gale et Anil Malhotra accueillent notamment les visiteurs pour de l’éco-tourisme. Pour la modique somme d’une quarantaine d’euros par personne et par jour, il est possible d’être logé, nourri (repas végétariens) et guidé (à pied) au Sai Sanctuary.

«Sans nos forêts, nous n’avons plus rien»

Le couple espère encore continuer à agrandir leur sanctuaire, parce que «protéger ce qu’il reste des forêts de la planète est la seule chose qui assurera notre propre survie. Les forêts sont directement responsables de la pluviométrie, notre principale source d’eau. L’eau, à son tour, est vitale pour les plantes, les fleurs, les animaux, les oiseaux et les humains. Sans nos forêts, nous n’avons plus rien», selon Pamela Gale.

>> Voir un reportage sur le Sai Sanctuary (en anglais) ci-dessous:

CategoriesPlanète
Corentin Chauvel

Co-fondateur de Bom Dia Brésil, magazine spécialisé sur le plus grand État d’Amérique latine.