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L’accès à la nature aide à lutter contre l’obésité et la dépression

La nature, c’est bon pour la santé. Ce n’est pas très surprenant, mais un récent rapport publié par l’Institut pour une politique environnementale européenne (IEEP), un think tank vert et indépendant basé à Bruxelles, le démontre une fois de plus.

Baptisé «Nature pour la santé et l’égalité», il synthétise un certain nombre d’études tendant à prouver qu’un manque d’accès à la nature et aux zones naturelles contribue aux inégalités en termes de santé et qu’y remédier permettrait ainsi de mieux les affronter.

Une meilleure santé physique et mentale

En effet, de nombreuses recherches ont démontré que l’accès à la nature est bon pour la santé aussi bien physique que mentale, et ce à tous les âges, la longévité étant notamment accrue par un environnement sain et naturel. En Ecosse par exemple, les hommes d’âge mûr vivant dans des zones avec beaucoup d’espaces verts ont 16% moins de risques de mourir que leurs homologues résidant dans des zones moins bien dotées en nature.

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Mais c’est aussi dès l’enfance et même encore avant cela que la nature peut apporter ses bienfaits. Les femmes enceintes vivant à plus de 300 mètres d’un espace vert ont une tension artérielle plus élevée. Ensuite, une fois l’enfant né, le faire grandir et vivre dans un environnement riche en microbes, à une distance dans l’idéal de 2 à 5 kilomètres d’une forêt ou d’une zone agricole traditionnelle, l’aide à réduire le développement d’allergies, mais également à prévenir des comportements à problème (hyperactivité, symptômes émotionnels…). Sans oublier que les enfants passant leurs vacances d’été à la campagne se montrent plus respectueux de l’environnement que ceux restés en ville.

Lutte contre l’obésité et la dépression

Parmi les maux particuliers que la nature peut combattre : l’obésité. Au Danemark, les populations vivant à plus de 1 kilomètre d’un espace vert ont plus de chance d’être atteint d’obésité et sont moins enclins à faire du sport que ceux résidant à moins de 300 mètres.

Autre mal combattu par la nature : la dépression. En Espagne, les personnes vivant à moins de 300 mètres d’un espace vert disent se sentir mieux physiquement et mentalement. De manière générale, les médecins prescrivent moins d’antidépresseurs dans les zones urbaines avec beaucoup d’arbres dans les rues, car les habitants y sont plus heureux et moins stressés.

Faire de l’accès à la nature un droit fondamental

L’IEEP conclut ainsi son rapport en appelant les gouvernements, organisations internationales et l’Union européenne à faire de l’accès à la nature un droit fondamental. «Au niveau national, il est important d’accélérer l’intégration des problématiques naturelles et sociales  dans tous les domaines politiques et s’engager dans des droits d’accès à la nature», clame-t-il.

Pour l’IEEP, «les codes de construction urbaine devraient avoir des normes minimales de proximité avec la nature et les politiques de santé devraient tenir compte des bienfaits préventifs de la nature». Il invite les villes à investir dans les espaces verts et améliorer l’accès à la biodiversité, tout en imitant Vitoria-Gasteiz (Espagne) ou Oslo qui se sont engagées à proposer un espace vert à moins de 300 mètres de tous leurs habitants.

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Corentin Chauvel

Co-fondateur de Bom Dia Brésil, magazine spécialisé sur le plus grand État d’Amérique latine.