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Jane Goodall : «Être végétarien pour le futur de la planète, les animaux et la santé»

Au départ, la raison pour laquelle je suis devenue végétarienne a été à cause de l’horrible souffrance dans les fermes-usines, l’élevage intensif et les abattoirs.

Mais aussi en raison du terrible préjudice infligé à l’environnement : Aujourd’hui des milliards d’animaux sont élevés car il y a de plus en plus de personnes qui mangent de plus en plus de viande, au fur et à mesure que les pays en voie de développement adoptent les régimes alimentaires occidentaux lourds en protéines animales.

Déforestation massive

Cela implique une déforestation massive, en Amazonie et ailleurs, pour cultiver des céréales afin de nourrir ou pour faire brouter les animaux destinés à la boucherie.

Sans les forêts tropicales – les « poumons de la terre » – la capacité de la planète à convertir le dioxyde de carbone (CO2) en oxygène est compromise.

L’élevage induit également un énorme gaspillage d’eau afin de transformer les végétaux en protéines animales : Pour produire 1 kilo de soja, il faut 2.000 litres d’eau, un peu plus que les 1.900 litres nécessaires pour 1 kilo de riz. Il faut 3.500 litres pour 1 kilo de poulet, et pour ce qui est du bétail 100.000 litres sont nécessaires pour 1 kilo de bœuf.

Rejet de gaz à effet de serre

Des quantités faramineuses de CO2 sont générées par les machines de l’élevage agro-industriel.

Il y a aussi la production de gaz méthane en très grande quantité résultant du processus digestif du bétail, en particulier les vaches : le méthane est un gaz à effet de serre encore plus puissant et nocif que le CO2. Ces rejets de gaz dans l’atmosphère participent au dérèglement climatique et mettent en péril notre vie sur la planète.

En gardant ces faits et chiffres à l’esprit, il me semble que la moindre des choses que nous puissions faire, si nous nous soucions du futur de la planète, est de devenir végétarien, vegan, ou tout du moins de manger le moins de viande possible.

Et si des personnes ne se préoccupent pas de l’environnement et de la souffrance animale, qu’en est-il du fait que pour maintenir ces animaux en vie, il soit maintenant nécessaire de les nourrir avec des antibiotiques en permanence?

Alimentation plus saine et respectueuse

Ces antibiotiques sont rejetés dans l’environnement et les bactéries deviennent résistantes.

L’année dernière aux Etats-Unis des milliers d’américains sont décédés d’infections bactériennes qui ne répondent plus aux antibiotiques. L’un des plus gros utilisateurs d’antibiotiques aux Etats-Unis est l’élevage agro-industriel. Entre 2009 et 2013, la vente d’antibiotiques utilisés pour le bétail a augmenté de 20%.

L’OMS, la FAO et d’autres organismes font par ailleurs savoir qu’en vue d’une alimentation plus saine et plus respectueuse de l’environnement, il nous faut réduire sans tarder notre consommation de viande.

Les régimes végétariens sont très riches

La bonne nouvelle, c’est que la nourriture végétarienne ou végétalienne n’est pas seulement bonne pour l’environnement, le bien-être des animaux d’élevage ou notre santé, elle sait aussi être délicieuse si elle est cuisinée comme il se doit. J’ai partagé tant de plats à vous faire saliver avec mes amis hindous en Tanzanie et avec d’autres partout dans le monde.

Comme de plus en plus de personnes choisissent une alimentation végétarienne ou végétalienne, les livres de recettes ne manquent pas.

En plus, on ne vous regarde plus comme un drôle d’oiseau lorsque dans un restaurant, vous demandez un plat végé.

Tous les bon hôtels, restaurants et compagnies aériennes, proposent une variante végétarienne.

>> Le livre Nous sommes ce que nous mangeons de Jane Goodall

CategoriesPlanète
Jane Goodall

Primatologue et Messager de la Paix des Nations Unies.