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Le Parti animaliste veut aller de l’avant après son score aux législatives

Lancé en mars 2016, le Parti animaliste vivait dimanche ses premières élections législatives avec l’objectif de faire entrer la question animale en politique.

Avec 63.637 voix au niveau national et un peu plus de 1% dans au moins 50 circonscriptions, le tout jeune parti a réusis son pari et rappelé que la cause animale est devenue un sujet important pour nombre de Français.

«Un score prometteur»

Isabelle Dudouet-Bercegeay, salariée médicale et cofondatrice du parti, se dit très satisfaite de cette petite percée.

«Il s’agit d’un score prometteur, obtenu seulement 7 mois après notre lancement officiel, avec des moyens financiers très modestes, qui ne nous ont notamment pas permis d’imprimer nos professions de foi. Nous entendons inscrire notre action dans la durée afin de faire évoluer significativement la place accordée aux animaux dans notre société» précise-t-elle.

«Nous pouvons maintenant envisager les prochaines échéances électorales avec plus de sérénité, notamment parce que nous avons pu montrer que les Français sont sensibles à la cause portée par le Parti animaliste, et aussi parce que nous avons pu observer l’intérêt des médias. Nous allons avoir accès à une participation financière de l’État qui va bien sûr être la bienvenue pour la préparation des européennes» ajoute-t-elle.

Un financement public qui agace

Les résultats du Parti animaliste vont en effet lui permettre de bénéficier d’un financement public d’un peu plus de 90.000 euros par an pendant cinq ans, auquel il faudra réduire 18% pour ne pas avoir respecté la parité: ses candidates féminines sont… plus nombreuses que les hommes.

Un petit pactole qui agace certains élus, comme le député René Dosière. «Quand vous prenez une appellation qui est attrayante avec des mots comme ‘nature’ ou ‘animaux’, immédiatement il y a un certain nombre de gens qui vont voter pour vous. Il faut changer le système pour éviter les pseudo-partis» a-t-il réagi sur BFMTV.

Un résultat très élevé sur l’Île-de-beauté

En Haute-Corse, Florence Juralina a obtenu 2,87%, meilleur score du Parti animaliste sur l’ensemble de ses candidats. Un score élevé qui surprend cette enseignante.

«Le combat en Corse a été particulièrement rude. C’est un score exceptionnel étant donné que ma présence a été refusée à tous les débats et que je n’ai pas pu me faire connaître. Par ailleurs, il faut savoir que ce n’est pas une région facile. Il y trois fois plus de chasseurs que dans le reste de la France et le sentiment que les problèmes de l’élevage industriel ne concernent pas la Corse» précise-t-elle.

«J’ai été très active. Je dormais 4h par nuit, je n’avais pas le temps de manger, j’ai tout mis en œuvre pour réussir à faire parler des animaux tant qu’on avait une chance de porter la question sous le feu des projecteurs. J’ai eu aussi la chance d’attirer des collaborateurs de qualité qui ont mobilisé toute leur énergie vers notre but.»

La candidate s’est aussi fait remarquer par une campagne d’affichage massive, qui semble avoir fait mouche. «J’ai des amis qui habitent à Bastia, ils ont halluciné du nombre d’affiches qu’elle et son équipe ont réussi à placer dans la ville» avance une candidate pour le Parti animaliste en Rhône-Alpes.

Et maintenant?

Le Parti animaliste a réussi son premier coup: dépasser le 1% au niveau national pour engranger des fonds, et se faire connaître.

Il a désormais deux ans pour mieux se structurer localement et nationalement afin d’être prêt pour la prochaine grande échéance électorale: les életions européennes de 2019.

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Cédric Garrofé

Journaliste et fondateur de Vegemag, il s'intéresse à la cause animale depuis près de 15 ans. Il a remporté le Prix Suva des Médias en 2018 et un Online Journalism Awards en 2017 avec la rédaction du média «Le Temps».