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L’Union européenne renouvelle la licence du glyphosate pour cinq ans

L’opposition ferme de la France n’y a rien fait. L’Union européenne a voté en appel ce lundi pour le renouvellement sur une durée de cinq années de la licence du glyphosate.

18 pour, 9 contre

Le résultat du scrutin a été sans appel. Dix-huit pays (dont l’Allemagne, le Royaume-Uni ou l’Espagne) ont voté en faveur de la proposition de la Commission européenne, neuf, dont la France, la Belgique et l’Italie, contre, pour une seule abstention (Portugal). Selon 20 Minutes, le changement de position de l’Allemagne, de l’abstention à un vote pour, a largement contribué à la poursuite de l’usage du principe actif du Roundup de Monsanto. Berlin aurait notamment demandé en échange que l’herbicide ne puisse être utilisé par les particuliers.

Les différentes pressions avant le vote auront également raccourci la durée de renouvellement de la licence, prévu au départ pour dix ans. Pour autant, la France a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne renoncerait pas à sa volonté de «sortir de l’utilisation de cette substance en moins de cinq ans», a indiqué la secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique, Brune Poirson, sur Twitter.

Des réactions diverses

Cette décision a fait réagir opposants comme soutiens au glyphosate. Dans un communiqué commun, Générations futures, Foodwatch et la Ligue contre le cancer indiquent être «scandalisées» par le résultat du vote: «Les arguments ne manquaient pas pour faire interdire le glyphosate sans attendre. Il a été classé parmi les cancérigènes probables chez l’homme en mars 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’Organisation mondiale de la santé. En accordant un sursis supplémentaire à Monsanto, Bayer et compagnie, la Commission européenne balaie le principe de précaution et la santé du revers de la main, de même que la voix des millions de citoyens qui ne veulent plus de l’herbicide le plus controversé de la planète».

A contrario, la FNSEA s’est dite soulagée, estimant qu’il n’y a pas d’alternative à l’herbicide pour les agriculteurs. «Un non-renouvellement de l’herbicide nous aurait forcés à nous tourner vers des herbicides plus coûteux ou à avoir recours à plus de main-d’œuvre. Nous estimions ce surcoût à deux milliards d’euros par an pour l’agriculture française. Nous n’aurions pu le supporter au regard de la crise actuelle», a-t-elle réagi, citée par 20 Minutes. Cependant, elle a affirmé que les agriculteurs français étaient prêts à travailler avec le soutien du gouvernement à la recherche d’alternatives: «Si des solutions nous permettent de nous passer d’herbicides ou d’en réduire l’utilisation, alors nous les appliquerons».

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Corentin Chauvel

Co-fondateur de Bom Dia Brésil, magazine spécialisé sur le plus grand État d’Amérique latine.

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