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Okja, un grand film pour les amoureux des animaux

Après avoir fait sensation et polémique au Festival de Cannes, Okja, le nouveau film du Coréen Bong Joon-Ho, est enfin disponible sur Netflix.

Une excellente réalisation qui séduira les petits comme les grands.

De quoi ça parle?

L’histoire raconte le lien d’amitié entre Mija, une enfant coréenne, et Okja, une énorme truie transgénique fabriquée en laboratoire par Mirando (une parodie de Monsanto). Un jour, la firme décide de rapatrier l’animal aux Etats-Unis pour l’envoyer à l’abattoir.

La jeune fille se rend à Séoul pour sauver son amie et fait la rencontre des membres du «Front de libération des animaux» (ALF), des activistes vegans bien décidés à l’aider et montrer au monde la face cachée de la viande.

Ce que nous en avons pensé

Ne tournons pas autour du pot, Okja est un film très réussi sur de nombreux points. Le réalisateur Bong Joon-Ho réussit à proposer une fable qui fend le coeur, enchaînant des passages drôles et émouvants, donnant une réelle authenticité à l’ensemble.

Mais la réelle force d’Okja est de dénoncer crédiblement l’abattage industriel et le consumérisme à outrance, sans tomber dans une démarche trop directe et militante, qui le limiterait à un cercle restreint. Okja n’est pas Earthlings, The Cove ou Cowspiracy. Okja est un film qui interpelle tout autant, en restant grand public. Et là est probablement sa plus grande qualité.

Notons par ailleurs une réalisation technique irréprochable, avec des animaux parfaitement modélisés en images de synthèse. Et un casting excellent avec l’impressionnante Seo-Hyun Ahn (Mija) qui porte le film à bout de bras.

Okja était attendu au tournant, le résultat est très abouti. Il fera son effet et convaincra les spectateurs à s’interroger sur leurs relations envers les animaux.

Notre avis sur la fin du film (spoilers)

L’une des dernières scènes du film montre Mija s’aventurer dans un abattoir pour tenter de sauver Okja. Ce moment fort est l’occasion de découvrir le sort terrible que l’on réserve aux animaux. Notons que pour réaliser cette scène, le réalisateur s’est rendu dans plusieurs abattoirs.

Alors oui, seuls Okja et un petit bébé sont sauvés, laissant bien tristement les autres animaux se diriger vers la mort. Et oui, Mirando continuera ses activités. Mais ce final «réaliste» est une bonne pioche, car le malaise qu’il appelle pousse vers une réflexion hautement plus importante que ne l’aurait proposé un final en happy end.

Nous avons évoqué ce final avec trois personnes. Toutes ont fait un lien avec les camps de concentration. Si la Shoah n’est jamais directement évoquée dans Okja, il reste difficile de ne pas y voir un rappel, lors des derniers instants du film.

Aussi, lorsque Mija rentre dans ses montagnes, son dernier repas est constitué de légumes. Sur la table, quelques oeufs durs, sans que l’on sache s’ils sont pour elle ou son tuteur, un éleveur. La jeune enfant est-elle devenue végétarienne ou végétalienne? Le réalisateur laisse le choix au spectateur de se faire sa propre opinion.

Nb: N’oubliez pas de regarder les 2 minutes de bonus, après le générique de fin.

D’autres critiques

– IMDb: 7,6/10
– Allocine: Presse: 4,1/5 & Spectateurs: 4,3/5

«Brillant de par sa mise en scène, sublime de par son esthétisme, cette satire sur l’industrie agro-alimentaire enchaîne scènes d’humour et scènes dramatiques. Mais le film ne s’arrête pas sur sa satire, et critique aussi la surmédiatisation et les différences de classes sociales.» (Hannibal Chau)

«Grand public, Okja comporte quelques scènes plutôt sordides et diablement efficaces. On pourra regretter néanmoins un manque de nuances dans le propos du film, il n’en reste pas moins un excellent conte que Miyazaki n’aurait pas renié et qui parlera au plus grand nombre.» (Naughty Dog)

«Okja est un film bon dans l’ensemble. Un enfant ou un adulte n’en sortirai pas indemne de cette expérience. La réalisation est propre et significative, le scénario simple et efficace, des sujets abordés intéressants et poignants.» (Lepreuschon)

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Cédric Garrofé

Journaliste et fondateur de Vegemag, il s'intéresse à la cause animale depuis près de 15 ans. Il a remporté le Prix Suva des Médias en 2018 et un Online Journalism Awards en 2017 avec la rédaction du média «Le Temps».