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L’étiquetage Nutri-Score entrera en vigueur en France en avril

Afin de simplifier et harmoniser les étiquetages nutritionnels sur les produits alimentaires en grande distribution, le gouvernement a annoncé cette semaine le lancement en avril du Nutri-Score, un logo qui comportera cinq lettres (de A à E) et couleurs (du vert à l’orange foncé) en fonction de la qualité de l’aliment. Seuls les produits transformés, de type plats cuisinés, en conserve, pizzas ou encore pâtisseries industrielles sont concernés.

«Il faut une information lisible afin que tout le monde s’y retrouve en un coup d’œil»

«Il y a aujourd’hui tellement d’indications sur les produits qu’elles sont trop difficiles à analyser. Il faut une information lisible afin que tout le monde s’y retrouve en un coup d’œil», a expliqué la ministre de la Santé, Marisol Touraine, dans un entretien publié mercredi par Le Parisien. «L’idée n’est pas de dire aux gens de choisir entre un yaourt ou une pizza, mais de leur dire laquelle des pizzas présentes dans les rayons est la moins grasse et salée», a-t-elle illustré.

Le hic, c’est que cet étiquetage, conçu il y a trois ans par l’épidémiologiste Serge Hercberg, restera facultatif en raison d’une réglementation européenne qui interdit toute obligation en ce sens envers les industriels. Marisol Touraine en est consciente, espérant une mobilisation des consommateurs et un engagement des grands groupes agroalimentaires.

Industriels et Anses dubitatifs

Mais ces derniers semblent loin de vouloir changer de position, ayant déjà exprimé leur opposition au Nutri-Score, comme le rappelle France Info. Six multinationales (Coca-cola, Mars, Mondelez, Nestlé, Pepsi et Unilever) préparent même leur propre étiquetage commun en riposte à celui du gouvernement jugé trop stigmatisant. Une position partagée par le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll.

Pire, même l’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire (Anses) est sceptique quant à l’efficacité du dispositif pour prévenir l’obésité et le diabète, lui préférant d’autres mesures telles que la réglementation des publicités visant les enfants. Rendez-vous donc en avril pour voir si ce nouveau logo sera bien visible ou restera à jamais dans les tiroirs des industriels.

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Corentin Chauvel

Co-fondateur de Bom Dia Brésil, magazine spécialisé sur le plus grand État d’Amérique latine.