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La nourriture pour animaux et ses conséquences graves pour la planète

Si l’industrie de la viande en elle-même pose des problèmes de souffrance animale et environnementaux, elle a également d’autres conséquences indirectes posées dans un nouveau rapport du World Wildlife Fund (WWF): l’impact de la nourriture donnée aux animaux.

«Une pression énorme sur nos ressources naturelles»

En effet, tous ces animaux abattus pour être consommés par les humains doivent eux-mêmes être nourris. «La production de cultures pour nourrir notre bétail exerce une pression énorme sur nos ressources naturelles et est un moteur de la perte de biodiversité à grande échelle», indique le WWF, qui prend pour exemple la seule production britannique ayant pour conséquence la disparition de 33 espèces à l’échelle locale et internationale.

Le rapport de l’ONG se concentre sur la seule production de soja, qui est largement utilisé pour nourrir le bétail, les volailles et les poissons. En 2009, ce sont les volailles qui en consommaient le plus (41,5% de la production), devant les porcs (30%).

Des cultures sur des terres vulnérables

«Aujourd’hui, le soja, riche en protéines, est un ingrédient alimentaire si important que l’Européen moyen consomme environ 61 kg de soja par an, en grande partie indirectement via les produits d’origine animale tels que le poulet, le porc, le saumon, le fromage, le lait et les œufs», souligne le rapport.

Le WWF prévient que si la consommation de viande augmente, les besoins de surface pour cultiver le soja pourraient eux aussi augmenter de 80%. Or, la légumineuse pousse déjà à l’heure actuelle sur des terres vulnérables à travers le monde, de l’Amazonie au bassin du Congo jusqu’aux plateaux de l’Himalaya, mettant en danger les ressources locales en eau et la biodiversité.

Des alternatives au soja existent

L’ONG appelle ainsi à consommer autrement, de manière variée, avec plus de produits d’origine végétale et surtout moins de viande. «Si tout le monde réduisait la quantité de produits d’origine animale consommée pour satisfaire ses besoins nutritionnels, le total des terres agricoles nécessaires diminuerait de 13%. Cela signifie que près de 650 millions d’hectares – soit une superficie de 1,5 fois la taille de l’Union européenne – seraient économisés pour la production agricole», illustre-t-elle.

En attendant, des alternatives au soja pour nourrir les animaux existent comme les algues ou les insectes en offrant tout autant de protéines. «Nourrir les animaux avec des cultures qui pourraient être consommées par les humains n’est pas seulement un moyen inefficace d’ajouter des protéines à notre alimentation, cela a également un effet dramatique sur notre santé», conclut le rapport.

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Corentin Chauvel

Co-fondateur de Bom Dia Brésil, magazine spécialisé sur le plus grand État d’Amérique latine.

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