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Les 5 raisons pour lesquelles on ne devient pas végétarien

Les végétariens et végétaliens l’entendent souvent: «Ce que tu fais, c’est super, mais moi je ne pourrais pas car j’aime trop la viande.»

Pourtant, cet argument n’est pas toujours la vraie raison qui empêche de franchir le cap.

De nombreux individus s’accordent pour dire que la viande est source de souffrance animale, que sa production a des impacts négatifs sur l’environnement et qu’elle peut avoir des conséquences négatives sur la santé.

Alors, pourquoi ces personnes n’arrêtent-elles pas d’en consommer?

1 – Le poids culturel

Dans les sociétés occidentales, manger de la viande est signe de richesse car cela a longtemps été un produit cher. Même si nous n’en avons pas toujours conscience, une transmission générationnelle des représentations s’opère dans ce sens. De plus, la France a voulu, après la seconde guerre mondiale, faire de l’agro-alimentaire, notamment la viande, un avantage concurrentiel.

D’importantes subventions ont été attribuées pour moderniser cette économie qu’il faudrait donc soutenir à tout prix, même à travers sa consommation. Et ne plus consommer de viande pourrait presque relever de la trahison à son pays!

Associé à la fierté de la gastronomie française qui met la viande comme aliment principal de nombreux plats, nous avons à faire à un produit hautement valorisé culturellement. Dans ce contexte, le végétarien est mal compris, perçu comme trop sensible ou comme défendant une cause mineure.

2 – L’influence sociale

L’individu a besoin d’un groupe d’appartenance, notamment sa famille ou ses amis pour exister. Ne plus manger d’animaux est souvent perçu comme se mettre en marge. Cela reste un comportement atypique qu’il peut être difficile à mettre en place parce qu’il requiert de s’affirmer et d’oser se différencier (sans compter qu’il faudra composer avec les railleries et les questions).

Le végétarien devra également renoncer à des repas traditionnels: dinde de Noël, barbecues estivaux, etc… Cela a de quoi freiner les bonnes volontés (même si, rassurons nous, les végétariens ne renoncent pas du tout à leur vie sociale et s’adaptent très bien à ces situations en apportant leur propre portion par exemple)

3 – L’orientation des valeurs

Deux chercheurs, Stern et Dietz, ont démontré en 1994 que les individus avaient des valeurs qui pouvaient être orientées vers soi (égoïste), vers les autres (altruistes) ou vers le monde animal et végétal (biosphérique).

En 2007, De Groot et Stern ont mis en évidence la corrélation positive entre l’orientation des valeurs sociales et biosphériques et les comportements pro-environnement.

Nous pouvons supposer, même s’il ne semble pas que cela ait été testé, que les végétariens ont des valeurs orientées vers l’altruisme ou le biosphérisme. Ainsi, les individus orientés égoïstement pourraient être sensibles à l’argument santé et iraient alors peut-etre vers une diminution de leur consommation de viande mais rarement vers le vegetarisme.

4 – Les habitudes

Voilà bien une des difficultés à passer le cap du végétarisme ! Oui mais je vais manger quoi ? Je risque d’être carencé non ? Et tous les plats que je réussis si bien ? Allez hop un steack haché, des pâtes, c’est vite fait et nourrissant ! Et oui, devenir végétarien implique de revisiter son alimentation.

Pas question d’extraire simplement la viande, il faut introduire d’autres aliments riches en protéines et en fer.

Si quelques omnivores se sont aventurés à goûter du tofu nature ils auront en outre probablement une image négative de l’alimentation végétarienne. Evidemment, il existe de nombreux mets très goutés dans l’univers du végétarisme et de délicieux produits à (re)découvrir. Cela demande d’y consacrer du temps au début et de changer ses habitudes.

Dans le cadre familial, cela peut perçu comme encore plus compliqué («On prépare deux plats?», «Ils ne voudront pas changer leurs propres habitudes!»)

5 – L’argument économique

L’alimentation végétarienne est souvent associée à l’alimentation bio et donc à des aliments plus chers. Il est vrai que certaines spécialités ne se trouvent qu’en magasins bio, même si l’on commence à voir fleurir dans les rayons des hypermarchés des marques végétariennes aux gammes de plus en plus larges.

Les MDD (Marques de distributeur) se lancent également. Le stéréotype du végétarien, un peu hippie, a la vie dure. Le prix au kilo de la viande comparé au prix au kilo des céréales, légumes et légumineuses aurait même tendance à rendre plus économiques l’alimentation végétarienne. Cela nécessite évidemment de s’approprier quelques nouvelles recettes.

PS: Par commodité d’écriture, j’ai employé le terme «viande» mais cela vaut aussi pour les poissons. J’ai également employé le terme «végétarien» mais cela vaut aussi, pour l’alimentation végétalienne et le mode de vie vegan.

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Magali Rio

32 ans, doctorante en marketing social, fan de yoga et de lecture.

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