« Curieusement je vais bien » : Rencontre avec un végé très actif

Curieusement je vais bien

A 29 ans, Steven attire facilement l’oeil dans les manifestations avec son t-shirt fétiche qu’il porte en toute occasion. Nous l’avons rencontré.

Peux-tu te présenter?

Je suis animateur dans le périscolaire à Paris. J’apprends aussi le japonais depuis 3 ans pour le plaisir, depuis que j’y suis allé pour mes noces. Si j’y retourne ça ne sera sans doute plus le même délire vu que les sushis maintenant, j’évite. Mais bon, j’ai appris qu’il y avait aussi une belle communauté végane au Japon. Et à Kyoto, il y a même un festival végétarien.

Pourquoi ce «pseudo» si atypique?

J’ai voulu revendiquer sur Facebook que tout allait bien alors je me suis fait une photo de couverture « Aucun animal ne meurt pour finir dans mon assiette et curieusement je vais bien ». J’ai commencé à recevoir des « likes » et là, ça m’a fait comprendre comment je pouvais faire évoluer le monde.

Comment es-tu devenu végétarien?

Il y à 7 mois, ma femme m’a annoncé qu’elle voulait devenir végétarienne pour sa bonne résolution 2014. Je lui ai dit que j’étais partant aussi, sans toujours trop savoir pourquoi à la base.

C’est donc là que tout a commencé…

Oui, tout est allé très vite. Au Nouvel an, avec ma femme on a commencé à regarder des vidéos sur Internet. Dans le lot, il y avait le discours de Gary Yourofsky. Ca a été la grosse claque. Face à l’ampleur de l’injustice, révélée par l’orateur, je me suis juste dit que moi aussi j’avais envie de changer le monde. Et quand j’ai une idée dans la tête, je ne la lâche pas. Tout est une question de volonté. Aujourd’hui, je suis végétalien depuis 6 mois. Et avant j’avais été végétarien pendant 1 mois.

Tu t’inspires toujours de cette vidéo dans ton nouveau mode de vie?

Oui, je partage la vision de Gary Yourofsky, même si je ne dis pas qu’il est irréprochable. Mon action est pacifique même si je ne le suis pas réellement. J’essaye de réfléchir beaucoup, de me remettre en question sur tous les sujets et n’hésite pas à mettre mes émotions de coté pour réussir mes objectifs. Des livres comme « No steak », « Entretien avec un pirate », ou « Le rapport Campbell » me confortent dans ma résolution.

Comment réagissent les gens quand ils te croisent dans la rue?

C’est surtout les végés qui réagissent. Pour les passants, je cours trop vite! Et les autres coureurs, c’est un peu pareil d’ailleurs. Mais c’est pas leur faute, ils sont fatigués et vont moins vite, car ils mangent trop d’animaux! En les dépassant, je les chambre un peu et leur montre mon t-shirt!

Curieusement je vais bien

Sur ta page, tu partages tes parcours de running…

J’avais pensé que ça inciterait des végés à venir courir avec moi dans Paris, mais cela ne semble pas vraiment attirer grand monde. J’espère que ça viendra. Aujourd’hui, je fais beaucoup de sport, environ 2 heures en salle 5 jours par semaine et je cours environ 15 km le samedi. D’ailleurs j’adapte mon parcours en fonction des actions pour les droits des animaux qui se déroulent dans la capitale. J’essaye d’y passer en courant.

C’est important pour toi de montrer qu’un végétalien peut faire du sport sans aucun tracas?

J’ai été obèse à l’adolescence, puis anorexique pendant un mois. J’ai perdu 30 kg d’un coup vers mes 16 ans, et depuis j’ai toujours eu des soucis de poids. Depuis que je fais du sport j’ai réussi à stabiliser mon poids. Et c’est uniquement depuis mon végétalisme que quand j’arrête le sport, je ne prends pas de gramme. Je cours aussi deux fois plus et je suis deux fois moins fatigué! En fait, je ne suis même plus fatigué, même quand je cours 15 km je suis toujours en forme, j’ai juste les jambes qui tirent un peu. Donc oui, c’est important pour moi de montrer qu’être végé c’est bon pour la santé. C’est un moyen pour sensibiliser les gens.

Le mot de la fin?

Courir c’est bien beau, poster des messages sur les réseaux sociaux pour défendre les animaux aussi. Mais pour changer les choses, il faut aussi affronter les gens. Il faut juste un peu d’intelligence et de courage. J’aimerais aussi dire une phrase que je dis souvent quand je parle aux gens. On peut être fataliste et ne rien faire. On peut aussi changer les choses. Vous voulez changer les choses? Devenez activiste.

Pour en savoir plus:

>> Sa page Facebook

>> Son site web

CategoriesSports
Cédric Garrofé

Journaliste et fondateur de Vegemag, il s'intéresse à la cause animale depuis près de 15 ans. Il a remporté le Prix Suva des Médias en 2018 et un Online Journalism Awards en 2017 avec la rédaction du média «Le Temps».

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