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On a rencontré un collectif qui prône le «zéro déchet»

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Natalie Bino est présidente et co-fondatrice de l’association Zero Waste Switzerland, qui vise à une société zéro gaspillage et zéro déchets. Elle nous explique le concept de cette démarche popularisée par Béa Johnson.

C’est quoi le «zéro déchet»?

On pourrait qualifier le «zéro déchet» («zero waste» en anglais) de mode de vie idéal!

On utilise des matériaux durables, en embrassant un mode de vie minimaliste et en motivant les changements de notre modèle économique et culturel actuel.

Nous croyons qu’il est possible de réduire drastiquement la quantité de déchets ménagers en suivant au quotidien le principe des 5R: «Refuse, Reduce, Reuse, Recycle, Rot».

Le principe des 5R?

Oui, c’est une marche à suivre pour réduire nos déchets et ainsi minimiser notre empreinte écologique. Le but n’est pas de se priver mais de questionner l’ensemble de nos habitudes actuelles et de consommer intelligemment.

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Concrètement, comment cela se passe-t-il?

La première étape est de refuser le superflu, ce dont on n’a pas besoin.

La deuxième étape consiste à réduire le nécessaire, et privilégier la qualité à la quantité. Réduire c’est adopter un mode de vie plus simple. On passe par une phase de désencombrement en se posant la question: Est-ce qu’on en a besoin? Avons-nous déjà un objet qui fait la même chose?

La troisième étape est de réutiliser ce qu’on consomme et qu’on ne peut ni refuser, ni réduire, en utilisant les objets durablement. On applique ce principe en remplaçant tout ce qui est jetable par une alternative réutilisable et en achetant d’occasion.

La quatrième étape est de recycler tout ce qu’on ne peut ni refuser, ni réduire ni réutiliser. Le recyclage ne correspond pas au but premier du zéro déchet, c’est une des dernières étapes lorsqu’on a déjà tout tenté pour éviter un déchet. En refusant, réduisant et réutilisant la plupart, il ne nous restera pas grand chose à recycler.

La cinquième étape est de composter les déchets organiques. Comme les épluchures de fruits et légumes, les restes de repas, et tout autre déchet organique, cheveux, ongles et poussière.

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Quels sont les bénéfices à tirer de ce mode de vie?

Ils sont multiples. on a une consommation plus saine, plus juste et une meilleure santé. On passe moins de temps à faire le ménage, donc on a plus de temps libre.

C’est également très positif sur notre budget. On économise beaucoup. On est mieux dans sa peau. On a la certitude d’économiser des ressources, de vivre une belle expérience. Tout cela fait du bien.

C’est applicable partout?

Oui, si on est motivé et attentionné, on trouve des moyens à consommer local et sans déchets.

Ceci veut dire qu’on doit renoncer à certaines choses, mais des alternatives existent.

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Qu’est-ce qui motive à une telle démarche?

En général, on a un «déclic». Il peut arriver suite à une évaluation de notre société actuelle et de l’impact de notre modèle économique, incluant les démarches marketing, sur notre façon de consommer de manière générale.

On réalise que la société de consommation dans laquelle nous vivons fabrique sans cesse de nouveaux besoins, pour nous faire consommer toujours plus et ainsi jeter de plus en plus de déchets, au détriment du bon sens, bien souvent.

N’existe-t-il pas des embûches?

Le mode zéro déchet ne veut pas dire mouvement écologique. Il nous arrive de prendre l’avion. On continue à utiliser du papier WC.

Nous avons ouvert notre esprit. C’est pourquoi on teste des nouvelles choses, on s’ouvre aux alternatives. Par exemple chez les femmes, les tampons peuvent être remplacés par la coupelle menstruelle.

>> Le site «Zero Waste Switzerland»

A venir sur Vegemag : «Zéro déchet: Les conseils pour bien débuter»

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Cédric Garrofé

Journaliste et fondateur de Vegemag, il s'intéresse à la cause animale depuis près de 15 ans. Il a remporté le Prix Suva des Médias en 2018 et un Online Journalism Awards en 2017 avec la rédaction du média «Le Temps».

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