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La «Famille Zéro Déchet» fait salle comble à Lausanne

L’association «Zero Waste Switzerland» organisait samedi à Lausanne (Suisse) une conférence avec la «Famille (presque) Zéro Déchet», ménage composé de Jérémie et Bénédicte, de leurs enfants Dia et Mali, ainsi que de deux chats.

La famille s’est lancée depuis 2014 dans une grande croisade pour réduire au maximum ses déchets, aujourd’hui de l’ordre d’un simple bocal par an.

L’événement a regroupé près de 150 personnes, attestant de l’intérêt croissant pour cette tendance écologique. Vegemag vous propose de revivre les moments forts de cette conférence.

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Les déchets? Un iceberg

«Nous n’avons pas conscience des déchets qui sont générés pour notre consommation. Prenons une simple brosse à dent. Son poids? 30 grammes. Mais il faut aussi réfléchir en amont. Une brosse à dent représente en réalité 1,5 kilo de déchets. Car il faut extraire de la matière, la transporter, la conditionner, la distribuer. Un ordinateur? c’est 1,5 tonne de déchets.

Ainsi, un Européen va en réalité avoir besoin de 50 tonnes de ressources par an pour assurer son mode de vie. C’est la face cachée de l’iceberg. Tout ce qui nous entoure est un déchet potentiel.»

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Comment bien commencer?

«Nous avons commencé en 2014. Notre premier geste a été de prendre notre poubelle et de la vider par terre. Nous avons observé nos déchets et nous nous sommes aperçus qu’il y avait énormément de plastiques.

On s’est dit qu’on allait faire notre aventure en couple, et s’amuser. Si vous ne voulez pas de déchets dans votre poubelle, c’est tout simple. Quand vous voyez un produit, dites-vous que vous n’allez pas l’acheter.

Nous nous sommes ensuite demandés comment nous pourrions remplacer ce produit refusé. Nous avons commencé à fabriquer nous mêmes nos produits, comme du chocolat, notre limonade. Finalement, c’est un vrai un plaisir, et c’est surtout très facile à faire.

La troisième question à se poser est: Est-ce que j’ai vraiment besoin du produit que je souhaite acheter? Et le plus souvent, la réponse est non. C’est ainsi que nous arrivons facilement à réduire nos déchets. Et c’est d’ailleurs très bon pour notre porte-monnaie, nous avons réalisé 20% d’économie dès la première année.»

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Aujourd’hui, la famille génère un simple bocal de déchets par an.

Fabriquer ses propres produits

«Pour ne plus acheter d’emballage, il ne faut plus aller en supermarché. Donc nous n’y allons plus.
On peut se passer de la totalité de nos produits chimiques.

On peut tout faire avec du savon, du bicarbonate de soude… D’ailleurs, j’ai une recette que j’adore. Je mélange 1 litre d’eau, un demi litre de vinaigre et quelques gouttes d’huiles essentielles. Et avec ça, je lave tout. Le sol, les toilettes, la cuisine, la salle de bain, les vitres, et même la voiture!»

Et les enfants?

«Les enfants adorent les jeux, ils veulent toujours des nouveautés. On a trouvé une solution, les inscrire à la ludothèque. Ils ont aussi rejoint la médiathèque et la bibliothèque. Ainsi, plutôt que d’acheter des objets, on achète l’usage.

Lorsqu’on y pense, nous pourrions louer des tas de choses. Les goûters, nous les faisons nous-mêmes. Et pour les bonbons, éventuellement en vrac, nos enfants ont des sacs en tissu. Au petit déjeuner c’est pareil. Et de toute façon, il faut faire attention avec les céréales vendues dans les supermarchés.

J’ai trouvé des paquets avec 78% de sucre. C’est très mauvais pour la santé. On mange vraiment trop de sucre, et nous avons réussi à réduire notre consommation en fabriquant nos produits nous-mêmes ou en achetant en vrac.»

Une deuxième vie pour les objets

«L’objectif de notre démarche est d’arrêter de consommer, arrêter surtout le plastique, désemcombrer, éventuellement acheter d’occasion, réparer et troquer.

Vous pouvez facilement donner une seconde vie à tous vos objets inutiles en les donnant ou en les revendant.

Pour les vêtements, il faut savoir que le secteur de la mode, c’est le deuxième secteur le plus utilisateur de produits chimiques au monde.»

Et les smartphones?

«Il y a des limites à notre démarche. Nous utilisons toujours un ordinateur, un téléphone et une voiture. La seule solution aujourd’hui, elle est collective.

Par exemple, un seul ordinateur pour la famille. Concernant le téléphone, il existe le Fairphone, qui est entièrement démontable et modifiable. Pour la voiture, nous l’utilisons tous les jours. Je ne crois pas vraiment à la voiture électrique pour tous en 2050.

La solution elle sera collective, avec les transports en commun et la démocratisation du vélo.»

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>> Le site internet de la «Famille Zéro Déchet»

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Cédric Garrofé

Journaliste et fondateur de Vegemag, il s'intéresse à la cause animale depuis près de 15 ans. Il a remporté le Prix Suva des Médias en 2018 et un Online Journalism Awards en 2017 avec la rédaction du média «Le Temps».